
Intelligence Artificielle et Données : vers une société sous contrôle ?
Temps de lecture de l’article : 4 min
Durée du reportage de la RTS « L’IA est-elle notre meilleure amie ? » : 60min
L’intelligence artificielle n’est plus un simple outil au service de l’automatisation : elle s’infiltre désormais au plus profond de nos vies. Du smartphone qui géolocalise nos déplacements aux caméras de surveillance dopées aux algorithmes, chaque geste, chaque clic, chaque émotion devient une donnée précieuse, source de profits et… de pouvoir.
Dans cet article, nous revenons sur les grands enseignements du documentaire pour décrypter l’impact de l’IA et du Big Data sur le marketing, la vie privée et la société.
Pour cela, nous nous appuierons sur un reportage de la Radio Télévision Suisse que je vous recommande.
La question qu’ils posent est simple :
L’intelligence Artificielle, est-elle notre meilleure amie ?
Blaise Piguet (réalisateur) et Alain Orange (journaliste), les auteurs de ce documentaire nous dévoilent les desseins les plus vertueux (médecine, transports, astronomie,…) et les plus sombres ( surveillance des citoyens, contrôle social,…) de l’IA.
Un reportage voir ou à revoir !
1. L’IA, du smartphone au code génétique : tout est data
Le documentaire commence par dresser un panorama saisissant : nos téléphones, assistants vocaux et applications connectées produisent chaque seconde une avalanche de données. Chaque requête sur Google, chaque post sur Facebook ou WhatsApp alimente des serveurs géants qui constituent le « nouveau pétrole du XXIᵉ siècle » : le Big Data.
Ces données ne servent plus seulement à améliorer nos appareils : elles entraînent les IA pour qu’elles apprennent à reconnaître, anticiper et agir. Des voitures autonomes aux robots industriels, la capacité prédictive de l’IA s’impose comme une nouvelle norme technologique.
2. Le marketing émotionnel : la machine lit nos visages
Parmi les applications marquantes, le facial coding illustre une dérive déjà bien réelle : l’analyse des émotions par reconnaissance faciale. Des startups développent des algorithmes capables de décoder nos micro-expressions pour tester l’impact d’une publicité ou même mesurer l’engagement généré par un discours politique.
Pour les marques, c’est une aubaine : affiner les contenus, personnaliser les messages et prédire nos désirs. Mais pour les consommateurs, cela soulève de redoutables questions éthiques : quelle limite poser à la collecte de signaux inconscients ?
3. Des villes intelligentes, mais à quel prix ?
Autre terrain d’expérimentation : la Smart City. À Dublin, la régulation du trafic s’appuie sur des capteurs et des IA capables d’anticiper les embouteillages et de réagir en temps réel. À Helsinki, l’IA entre à l’hôpital pour prévenir la septicémie des nouveau-nés ou prédire le pronostic vital des traumatisés crâniens. La promesse ? Une efficacité accrue et une médecine personnalisée grâce au croisement de données massives.
4. Chine : quand l’IA devient outil de contrôle social
Le documentaire prend une dimension plus inquiétante en Chine, où l’IA alimente un système de crédit social. Chaque comportement, achat ou trajet peut influencer la « note » d’un citoyen. Des millions de caméras intelligentes et d’algorithmes notent, surveillent et sanctionnent, transformant l’espace public en une extension du Big Data d’État. Pour le marketing, c’est un modèle d’hyper-ciblage total ; pour les libertés individuelles, une mise sous tutelle.
5. IA et Big Data : quelles leçons pour les Martech ?
Pour les acteurs du marketing, le documentaire rappelle que nous vivons dans une économie data-driven où la maîtrise de la donnée, l’IA prédictive et l’automatisation sont déjà des standards. Mais il alerte aussi : sans garde-fous éthiques, ces outils peuvent dériver vers une surveillance généralisée et une manipulation insidieuse.
En conclusion
L’intelligence artificielle promet des avancées majeures : une meilleure personnalisation, des campagnes plus efficaces, une relation client enrichie. Mais elle impose une vigilance permanente sur l’utilisation des données, le consentement et la protection de la vie privée. Le marketing de demain devra arbitrer entre performance et éthique. Pour ne pas glisser d’un monde optimisé à un monde sous contrôle.