ASUS lance sa Turbo Radeon AI Pro R9700 : un nouveau joueur dans la course à l’IA ?
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En septembre 2025, ASUS a annoncé le lancement de sa Turbo Radeon AI Pro R9700, une carte graphique spécialement conçue pour les charges de travail en intelligence artificielle. Dans un marché largement dominé par NVIDIA, cette annonce attire l’attention. Faut-il y voir un simple élargissement d’offre, ou bien un signe d’une recomposition plus profonde de l’écosystème GPU pour l’IA ?
Qui est ASUS aujourd’hui dans le hardware ?
ASUS est un acteur taïwanais historique du matériel informatique, reconnu depuis plus de trente ans pour ses cartes mères, ses ordinateurs portables, ses périphériques gaming et ses cartes graphiques.
Si l’entreprise a bâti sa notoriété auprès du grand public et des joueurs via sa marque ROG (Republic of Gamers), elle ambitionne depuis quelques années d’investir plus largement le segment professionnel et, désormais, celui de l’intelligence artificielle.
Le lancement de la Turbo Radeon AI Pro R9700 marque une étape symbolique : ASUS ne se contente plus d’être un constructeur orienté gaming, mais entend se positionner comme un fournisseur crédible de solutions matérielles pour le calcul intensif et l’IA.
La R9700 expliquée : ce qu’elle promet
La Turbo Radeon AI Pro R9700 s’appuie sur l’architecture Radeon, optimisée pour les charges IA et HPC (High Performance Computing). Parmi ses caractéristiques mises en avant :
- 32 Go de mémoire GDDR6,
- 4096 cœurs de calcul,
- un système de refroidissement repensé (double ventilateur, boîtier diecast, backplate renforcé),
- et une conception compacte pensée pour l’intégration en cluster.
L’objectif est clair : proposer une carte fiable, capable de supporter des environnements de calcul soutenus, avec un design thermique pensé pour les data centers autant que pour les stations de travail avancées.
Est-ce une alternative crédible à NVIDIA ?
Le marché du GPU pour l’IA est dominé par NVIDIA, grâce à sa combinaison de matériel (GPU A100, H100) et de logiciels propriétaires (CUDA, cuDNN, TensorRT). ASUS, en lançant cette carte, ne défie pas directement NVIDIA mais s’appuie sur l’écosystème AMD (via ROCm, l’alternative open source à CUDA).
Cela offre une voie intéressante : permettre à certains utilisateurs de se libérer du verrouillage NVIDIA (vendor lock-in), même si la maturité logicielle et la compatibilité des frameworks restent un défi. Autrement dit, ASUS ne se pose pas encore en “NVIDIA killer”, mais en acteur de diversification.
Pour qui et pour quels usages ?
La R9700 s’adresse principalement à des profils :
- Chercheurs et développeurs IA cherchant une alternative moins coûteuse à NVIDIA pour l’entraînement de modèles de taille intermédiaire.
- Entreprises qui souhaitent tester ou déployer de l’IA sans dépendre entièrement de CUDA.
- Intégrateurs et data centers intéressés par un matériel optimisé thermiquement et pensé pour l’évolutivité en cluster.
Les tests indépendants à venir seront déterminants : il faudra évaluer la performance brute, l’efficacité énergétique et surtout la compatibilité avec les frameworks IA dominants (PyTorch, TensorFlow, JAX).
Défis et limites à surveiller
Trois points de vigilance émergent :
- La maturité logicielle de ROCm et son adoption par les développeurs.
- Le rapport performance/prix face aux GPU NVIDIA, toujours leaders sur le haut de gamme.
- La capacité d’ASUS à convaincre au-delà du hardware, en apportant support, documentation et intégration avec l’écosystème logiciel IA.
En conclusion
L’annonce de l’ASUS Turbo Radeon AI Pro R9700 illustre un mouvement plus large : la volonté de nouveaux acteurs de s’imposer sur un marché stratégique aujourd’hui dominé par NVIDIA. Si cette carte ne renverse pas immédiatement l’équilibre, elle contribue à élargir l’offre et à stimuler la concurrence. Pour les utilisateurs, cela signifie plus de choix, un possible rééquilibrage des coûts et l’opportunité d’explorer des alternatives moins verrouillées.
À plus long terme, la question n’est pas seulement de savoir si ASUS peut rivaliser avec NVIDIA, mais si l’écosystème IA saura s’ouvrir à une pluralité de solutions matérielles. Dans cette perspective, la R9700 est moins un “game-changer” immédiat qu’un signal stratégique : la bataille du GPU IA ne fait que commencer, et la diversité pourrait en être le véritable catalyseur.
